lundi 2 juillet 2012

L’Afrique et la Francophonie

Le Monde du 01/07/2012 (extrait) :

L'Afrique, phare de l'avenir

par Martine Jacot avec Nathalie Brafman

Ce premier forum a un budget de quelque 5 millions de dollars canadiens (3,8 millions d'euros) financé par les gouvernements du Québec, du Canada, du Nouveau-Brunswick, des contributeurs privés et l'OIF, selon son administrateur, Clément Duhaime.

Quel est le nombre de francophones dans le monde ? Au moins 220 millions de personnes parlent le français, selon le premier rapport de l'Observatoire de la langue française, créé en 2007. Il s'est fondé non plus sur des évaluations parfois sommaires mais sur des sources statistiques, sur des enquêtes et, quand elles faisaient défaut, sur des études ad hoc menées par des organes de la francophonie. Outre les francophones des 75 Etats ou gouvernements de l'OIF (56 membres et 19 observateurs), ceux de pays non membres ont aussi été dénombrés, aux Etats-Unis (2,1 millions), en Israël (plus de 300 000 personnes) et même au Val d'Aoste (Italie, 90 000 personnes). Dans les pays africains, seules les personnes sachant non seulement parler mais aussi lire et écrire le français ont été prises en compte.
C'est l'un des facteurs qui permet aux responsables de l'OIF d'assurer que ce chiffre de 220 millions de francophones reste sous-évalué. A titre de comparaison, on estime généralement à plus de 1 milliard le nombre d'anglophones dans le monde. Mais un tiers d'entre eux seulement (330 à 340 millions) ont l'anglais comme langue maternelle. Le français est, selon l'OIF, la deuxième langue étrangère enseignée dans le monde, avec 116 millions de personnes qui l'apprennent.

Le français régresse-t-il au profit de l'anglais ? D'après le rapport, le français se développe en Afrique, principalement pour des raisons démographiques, stagne en Amérique ou en Asie, et décline en Europe, où le Royaume-Uni, par exemple, a décidé, en 2004, que la langue de Molière n'était plus indispensable à l'examen final du cycle secondaire.
Dans ses projections, l'OIF anticipe que l'Afrique, où vivent déjà environ la moitié des francophones du monde, en regroupera en 2050 environ 85 %, sur 715 millions de locuteurs, à la faveur de ses taux de natalité. A condition toutefois que la scolarisation continue de progresser sur ce continent et que le français y demeure une langue enseignée (le Rwanda a, lui, abandonné le français pour l'anglais, tout en restant membre de l'OIF).
D'où la décision prise lors du dernier sommet de la francophonie, en octobre 2011 à Montreux (Suisse), de mettre l'accent sur la formation des enseignants, notamment à travers l'Initiative francophone de formation à distance des maîtres (Ifadem), lancée au Bénin, au Burundi, en Haïti et à Madagascar. L'opération dite ELAN (Ecole et langues nationales en Afrique) vise, elle, à accompagner huit pays francophones d'Afrique subsaharienne pour la promotion d'un enseignement bilingue dans le primaire, respectueux des langues nationales. Plus anciens, 295 centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC) ont été mis en place dans les zones rurales et périurbaines d'une vingtaine de pays francophones d'Afrique, de l'océan Indien, des Antilles et du Proche-Orient.
            
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