mardi 16 octobre 2012

Sommet de la Francophonie 2012

Lu sur le site de RFI du 15/10/2012 (extrait) :
Congo-Kinshasa: Bilan du sommet de Kinshasa - Francophonie ouverte ou exclusive ?
par Bruno Daroux & Frédérique Misslin

Le XIVe Sommet de la Francophonie vient de s'achever. À Kinshasa, les débats ont été très politiques. La rencontre entre les chefs d'Etat et de gouvernement a été dominée par les crises en Afrique, le voyage de François Hollande et les polémiques sur l'état de la démocratie en République démocratique du Congo.
Il a aussi été question de l'avenir et du statut de la Francophonie dans le monde actuel. Doit-elle rester une organisation de pays qui défendent la langue française, notamment face à l'avancée de l'anglais ? Faut-il continuer à ouvrir les portes de l'organisation à de nouveaux états, pas vraiment francophones ?

« Parler français c'est parler des droits de l'homme », dit François Hollande, mais pas seulement. Aujourd'hui, 220 millions de personnes sur la planète sont francophones et selon les projections de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ce nombre aura triplé d'ici 2050, les Africains pourraient alors représenter 85% des 715 millions de francophones dans le monde.
Comme tous les deux ans, à l'occasion des sommets francophones, le rendez-vous de Kinshasa a été l'occasion pour les dirigeants de faire le point sur l'usage de la langue française dans le monde. Quelle est la meilleure tactique pour défendre et faire vivre la langue française ?


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lundi 2 juillet 2012

L’Afrique et la Francophonie

Le Monde du 01/07/2012 (extrait) :

L'Afrique, phare de l'avenir

par Martine Jacot avec Nathalie Brafman

Ce premier forum a un budget de quelque 5 millions de dollars canadiens (3,8 millions d'euros) financé par les gouvernements du Québec, du Canada, du Nouveau-Brunswick, des contributeurs privés et l'OIF, selon son administrateur, Clément Duhaime.

Quel est le nombre de francophones dans le monde ? Au moins 220 millions de personnes parlent le français, selon le premier rapport de l'Observatoire de la langue française, créé en 2007. Il s'est fondé non plus sur des évaluations parfois sommaires mais sur des sources statistiques, sur des enquêtes et, quand elles faisaient défaut, sur des études ad hoc menées par des organes de la francophonie. Outre les francophones des 75 Etats ou gouvernements de l'OIF (56 membres et 19 observateurs), ceux de pays non membres ont aussi été dénombrés, aux Etats-Unis (2,1 millions), en Israël (plus de 300 000 personnes) et même au Val d'Aoste (Italie, 90 000 personnes). Dans les pays africains, seules les personnes sachant non seulement parler mais aussi lire et écrire le français ont été prises en compte.
C'est l'un des facteurs qui permet aux responsables de l'OIF d'assurer que ce chiffre de 220 millions de francophones reste sous-évalué. A titre de comparaison, on estime généralement à plus de 1 milliard le nombre d'anglophones dans le monde. Mais un tiers d'entre eux seulement (330 à 340 millions) ont l'anglais comme langue maternelle. Le français est, selon l'OIF, la deuxième langue étrangère enseignée dans le monde, avec 116 millions de personnes qui l'apprennent.

Le français régresse-t-il au profit de l'anglais ? D'après le rapport, le français se développe en Afrique, principalement pour des raisons démographiques, stagne en Amérique ou en Asie, et décline en Europe, où le Royaume-Uni, par exemple, a décidé, en 2004, que la langue de Molière n'était plus indispensable à l'examen final du cycle secondaire.
Dans ses projections, l'OIF anticipe que l'Afrique, où vivent déjà environ la moitié des francophones du monde, en regroupera en 2050 environ 85 %, sur 715 millions de locuteurs, à la faveur de ses taux de natalité. A condition toutefois que la scolarisation continue de progresser sur ce continent et que le français y demeure une langue enseignée (le Rwanda a, lui, abandonné le français pour l'anglais, tout en restant membre de l'OIF).
D'où la décision prise lors du dernier sommet de la francophonie, en octobre 2011 à Montreux (Suisse), de mettre l'accent sur la formation des enseignants, notamment à travers l'Initiative francophone de formation à distance des maîtres (Ifadem), lancée au Bénin, au Burundi, en Haïti et à Madagascar. L'opération dite ELAN (Ecole et langues nationales en Afrique) vise, elle, à accompagner huit pays francophones d'Afrique subsaharienne pour la promotion d'un enseignement bilingue dans le primaire, respectueux des langues nationales. Plus anciens, 295 centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC) ont été mis en place dans les zones rurales et périurbaines d'une vingtaine de pays francophones d'Afrique, de l'océan Indien, des Antilles et du Proche-Orient.
            
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dimanche 18 mars 2012

Le premier prix Mokanda décerné à Ananda Devi

Ananda Devi (Maurice) a reçu son prix au salon du livre
Grioo.com
Alain Mabanckou, Ananda Devi, et Boualem Sansal étaient en compétition pour recevoir le prix Mokanda. C'est Ananda Devi qui a reçu le prix, qui lui a été décerné par Henri Lopes, écrivain et ambassadeur du Congo à Paris. Le prix Mokanda, qui était décerné pour la première fois, récompense "un parcours, une démarche et une oeuvre littéraire d'un écrivain francophone d'Afrique ou d'ailleurs, dont les textes s'inspirent de l'Afrique et célèbrent le continent". Ananda Devi s'est réjoui de ce prix et a rappelé qu'elle en était d'autant plus heureuse qu'elle avait vécu au début des années 80 au Congo, à l'ombre de grands écrivains comme Tchicaya U'Tamsi, Henri Lopes et bien d'autres…
"C'est un honneur d'être la première car c'est aussi la récompense d'une décennie de travail. J'en suis fière parceque le mot Mokanda me ramène à mes années passées à Brazzaville dans les années 80 à l'ombre de la voix du fleuve, de Brazzaville, à l'ombre de Tchikaya et de La Vie et demi de Sony Labou Tansi".
La cérémonie se déroulait sur le stand "livres et auteurs du bassin du Congo", présent au salon du livre de Paris pour la troisième fois consécutive. Le stand regroupe l'offre la plus complète en littérature africaine francophone du salon du livre (qui a lieu du 16 au 19 mars au parc des expositions de la Porte de Versailles).

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http://m.grioo.com/article.php?id=22266

dimanche 12 février 2012

La réponse de Patrick Chamoiseau à Claude Guéant

Claude Guéant, le ministre français de l'intérieur, a confirmé le 5 février 2012 ses propos sur « la supériorité d’une civilisation ». Voici la réponse de l’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau…

Lu sur le site du journal Le Monde du 10/02/2012 (extrait) :

Aucune excuse, aucune sanction, soutien total à M. Letchimy
Quand on commence à hiérarchiser entre les civilisations, sur les degrés de "l'inférieur " et du "supérieur", on entre dans une dérive vers les pires horizons. L'idée de civilisation, très à la mode durant les grandes conquêtes occidentales, renvoie à celle de culture dont elle serait le substrat le plus noble ; et le fait de culture débouche directement sur le socle de l'humain. Avec l'humain, venaient les absurdités de la "race" qui ont occupé les thèses de supériorité, et donc de hiérarchisation, où se sont abimés le comte Arthur de Gobineau, les anthropologies racistes, et toutes les justifications du colonialisme. L'idée de "race supérieure" engendrait celles de culture et de civilisation supérieures. Ce qui autorisait à inverser la formule et à considérer que la simple possibilité de civilisation supérieure impliquait sinon une race (on n'ose plus l'avancer) mais des cultures et des humanités inférieures. C'est pourquoi l'équation réversible coloniser = civiliser a si longtemps duré, et pointe encore de temps en temps un restant de ténèbres.

Dès lors, chaque fois qu'un pouvoir politique ou religieux a cru appartenir à une civilisation "supérieure", cela s'est toujours traduit par les grands crimes d'Etat que furent la Traite, l'esclavage, les colonisations, le système des camps de concentration, les apartheids, les génocides ou les purifications ethniques qui aujourd'hui encore occupent la vie du monde.
Donc, réactiver l'idée de civilisation, et recommencer à les hiérarchiser n'est pas une mince affaire ! Ce n'est pas non plus une simple stratégie électorale, mais un état d'esprit, voire un semblant de pensée. Derrière les déclarations répétées de ministre de l'intérieur de la France, se dessine l'auréole du discours de Dakar, les chroniques de la chasse aux enfants immigrés alentour des écoles, les velléités de police génétique contre les regroupements familiaux, la traque honteuse des Roms, le spectre du ministère de l'identité nationale, le grondement régulier des charters expéditifs, les quotas d'expulsions prédéfinis et célébrés, le renvoi des étudiants étrangers, et même la fragilisation systématique des immigrés en situation régulière qui, en ce moment, dès trois heures du matin, affrontent les glaciations devant les préfectures... En face d'une telle convergence, on croirait voir de grandes ailes qui s'ouvre pour un sinistre envol.

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mercredi 4 janvier 2012

Jocelyne Saucier est la lauréate du Prix des cinq continents de la Francophonie 2011

Jocelyne Saucier, lauréate du Prix des cinq continents de la Francophonie
par Lucile Quillet - France Amériques - 08 décembre 2011

Jocelyne Saucier a remporté le Prix des cinq continents de la Francophonie 2011 pour Il pleuvait des oiseaux. Une première pour le Canada qui n’avait jamais reçu ce prix. Depuis l’Abitibi, à 700 km au nord de Montréal, l’écrivain nous raconte son attachement à la littérature et à la francophonie.
A 63 ans, Jocelyne Saucier est rassurée. « Cela fait trente ans que j’écris et je me suis toujours demandée si ce n'était pas qu'un entêtement de ma part », dit-elle en riant. On imagine parfaitement le sourire qui se dessine alors sur le visage de la lauréate. Nominée à plusieurs reprises pour des prix nationaux comme le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec, elle était toujours restée sur le banc de touche international. Elle prend aujourd’hui sa revanche avec son quatrième roman, Il pleuvait des oiseaux.
Un brasier venu du nord
Double reconnaissance pour l’écrivain, mais aussi le Canada qui n’avait encore jamais remporté ce prix, créé en 2001. « Au Québec, nous sommes une petite population francophone qui se bat depuis tellement d’années pour conserver cette langue, c’est très important. Via la francophonie, on a accès aux multiples altérités de la littérature francophone, et l'on découvre mieux la nôtre », affirme-t-elle. Jocelyne Saucier dit aimer la précision et la subtilité de la langue française, et se ravit à l’idée que son livre venu du froid puisse être lu dans une cour ensoleillée de Guadeloupe.
L'écrivain souhaite « raconter le Nord, cette terre d’indépendance, sans tradition, vaste, où les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent », à travers l’histoire clairvoyante de trois vieillards exilés, devenus hommes des bois, s’étant proclamés libres de choisir l’heure de leur mort. Mais la forêt, écrin sauvage et personnage à elle seule, leur offre une seconde vie. Jusqu'à ce qu’une femme, puis deux, fassent intrusion dans leur univers. En arrière plan, les souvenirs calcinés de la tragédie des Grands Feux, qui ravagèrent la région quelques décennies plus tôt. C’est dans cette immensité silencieuse, à l'odeur de bûche fumante, que Jocelyne use de son style incisif et limpide pour parler de liberté et d’amitié.

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http://www.france-amerique.com/articles/2011/12/08/jocelyne_saucier_premiere_laureate_canadienne_pour_le_prix_des_cinq_continents_de_la_francophonie.html?utm_source=Newsletter+France-Am%C3%A9rique+-+NATIONALE&utm_campaign=f0a1fe8a74-Newsletter_5_janvier_2011&utm_medium=email

mardi 20 décembre 2011

L’hommage rendu par Amadou Lamine Sall à Léopold Sédar Senghor

La leçon de Léopold Sédar Senghor
Lu sur le site de Courrier International du 20/12/2011 (extrait) :

Pour moi, il est difficile de parler normalement de Senghor. Parler de lui, c’est toujours avoir un tête-à-tête magique avec un homme multidimensionnel. Il y a Léopold, il y a Sédar, il y a Senghor. Au poète se sont ajoutés le professeur, puis le penseur, puis l’homme d’Etat, puis l’académicien. Au carrefour s’est retrouvé l’humaniste total. Je n’oublie pas le prisonnier de guerre et l’ancien combattant, le critique littéraire et le critique d’art. De tous ces personnages, Sédar voulait que l’on retienne de lui le poète. Il a toujours préféré le poète au politique. La meilleure preuve : sa démission volontaire [de la présidence de la république du Sénégal], le 31 décembre 1980, pour enfin consacrer le reste de sa vie à la poésie, en un mot : à la culture. Pour Senghor, en effet, la culture a toujours été une exigence dans la permanence. La politique, un temps d’urgence qui passe. La politique n’est pas un métier. C’est un mandat. Sédar nous a appris à le méditer.
En choisissant la culture et l’éloge obsédant du culte de l’esprit, Senghor nous apprend qu’il n'y a pas de pays sous-développés, mais seulement des femmes et des hommes sous-développés, c'est-à-dire sans culture et sans éducation. C’est avec cette certitude qu’il a bâti le Sénégal. C’est avec cette vision qu’il a porté loin et installé un petit pays comme le Sénégal dans le cœur de tant de peuples dans le monde. Senghor avait compris que l’investissement sur l’esprit et les valeurs était le meilleur investissement économique de notre civilisation, un investissement par ailleurs en osmose avec l’épanouissement de l’esprit scientifique. "Je veux l’Afrique, mais je ne combattrai pas la machine [la modernité occidentale], car elle seule vaincra la misère", affirmait-il. Sédar est un visa pour tout Africain, au-delà même du Sénégalais. Il doit être lu, car son œuvre est une œuvre qui apaise le monde. C’est une œuvre de symbiose et de synthèse. C’est une œuvre qui réconcilie et non qui divise. Elle doit être lue parce qu’elle apporte une réponse aux angoisses et aux folies de notre temps.

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http://www.courrierinternational.com/article/2011/12/20/la-lecon-de-leopold-sedar-senghor

samedi 3 septembre 2011

Festival Images de la Diversité et de l'Égalité (FIDEL) du 20 au 25 septembre 2011 à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration (Paris)

Du mardi 20 septembre au dimanche 25 septembre 2011, Le Fidel invite à découvrir 20 films documentaires, dont 10 inédits, avec pour l'ouverture du festival un hommage au peuple kanak, à travers deux films Cannibales, des kanak à Paris en 1931, et André Saïd, une mémoire en partage de Désiré Menrempon et Sabine Jobert, dans le cadre de l'année des Outre Mers. Une séance exceptionnelle autour de Souhami La crainte de la nuit et Regardez chers parents, deux films qui nous permettront de revenir sur les drames que vécurent des hommes, des femmes et des enfants expulsés de Cachan en 2006, avec les cinéaste Anne-Laure de Franssu, Mory Coulibaly, et Philippe Bouychou leur producteur. Le vendredi 23 septembre, une table ronde est organisée, en présence des cinéastes, sur cette question des minorités visibles sur les écrans de télévision. Dimanche 25 septembre, une séance exceptionnelle avec l'Observatoire de la Diversité Culturelle sur un inédit, La relève, hymne à l'engagement solidaire.

Le Fidel, c'est aussi la présence de nombreux invités, cinéastes, historiens, journalistes, psychanalystes, témoins et engagés. Cette première édition propose trois lignes de force :
# sur les mémoires des immigrations qui façonnent notre pays : portugaise avec Moradores de Jeanne Dressen, algérienne avec Le Chemin Noir d'Abdallah Badis et Algériens de Marseille de Bernard Langlois et Mehdi Lallaloui, tous deux inédits, turque avec Almanci d'Eammanuel Piton, loatienne avec l'essai poétique de Kim Simon Luang Ici finit l'exil, bretonne avec Nous n'étions pas des bécassines de Thierry Compain.
# sur les combats pour l'égalité et la solidarité : Souhami la crainte de la nuit d'Anne Laure de Franssu et Regardez chers parents de Mory Coulibaly, tout comme Dieu nous a pas fait naitre avec des papiers de Luc Decaster, trois films sensibles sur cette violente question des Sans Papiers.
# sur les mémoires du colonialisme et de l'esclavage : Brigitte Waahp avec son film Le Retour de Marius sur les traces de son père, "sauvage" kanak exposé au temps de l'empire coloniale, J'ai tant aimé de Dalila Ennadre avec la prostitution coloniale.

http://www.lefidel.com/